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Alain Souchon aux Francos avec ses fils
21-06-2025

Les Francos de Montréal ont 36 ans cette année, et l’expression Francofous, née de la cuisse du nom original de ce festival (Les FrancoFolies), a toujours sa raison d’être.

Nous étions 3000 vendredi le 20 juin 2025 à être fou de chanson francophone au spectacle d’Alain Souchon à la salle Wilfrid-Pelletier.

Juste l’idée de sa venue était assez pour nous rendre dingue. C’est qu’il compte les tours le monsieur!

Si mon calcul est bon, depuis J’ai dix ans, il n’est venu que trois fois. En 1994 (7-8 août) au Spectrum, en 2001 (25 mai) à l’Olympia, et en 2016 avec Laurent Voulzy (12 juin) à Wilfrid-Pelletier.

Cette fois-ci, c’est accompagné de ses fils Ours et Pierre qu’il a fait le voyage à Montréal pour venir y ‘’lancer des balles’’, cette manière si originale qu’il a eue un jour de définir ce qu’est le fait de chanter.

‘’Comme je n’avais pas de baby-sitter, j’ai emmené les garçons avec moi’’, a-t-il crâné en ouverture de ce show piqué de vers d’oreille.

En plus de son art pour les mélodies qui restent, on aime aussi Souchon pour sa manière de dire les choses.

Simple, mais si poétique à la fois. Je pourrais citer des tonnes d’exemples, car chaque titre a sa tournure singulière.

C’est aux frères Souchon qu’on doit le choix des chansons, qu’ils ont repêchées dans une piscine (l’image est d’eux) de plus de 300 titres.

Plusieurs ne m’étaient pas si familières, mais sur deux heures les essentielles n’ont pas été oubliées: La balade de Jim, Allô maman bobo, L’amour à la machine, C’est déjà ça, Quand je serai K.O., Rame, Ultra Moderne Solitude.

Alain Édouard Kienast a aussi chanté Casablanca, la ville où il est né en 1944.

Les fistons ont même osé lui faire chanter Sous les jupes des filles.

Évidemment, le public attendait le succès de tous les succès: Foule sentimentale, cette chanson qui a fait connaître le chanteur de tout le monde dans la francophonie, et au-delà.

32 ans après sa sortie, cette chanson résonne encore aujourd’hui en chacun de nous.

L’excellent portraitiste de son temps qu’est Alain Souchon avait réussi à nous faire chanter ses rimes en R:

‘’On nous Claudia Schieffer

On nous Paul-Loup Sulitzer

Oh le mal qu'on peut nous faire

Et qui ravagea la moukère’’.

Schieffer et Sulitzer ne font plus l’actualité, mais Souchon et sa chanson sont toujours là, et il y avait 3000 Montréalais debout pour la chanter avec lui.

C’était beau à voir, en même temps que pas surprenant. Foule sentimental est un tel tube.

Là où il y a eu quelque chose de franchement plus viscéral, c’est l’ovation spontanée faite à sa chanson Et si en plus y’a personne.

Alors que des conflits armés tuent des milliers d’innocents, ses mots nous ont atteint dans notre tragique impuissance devant cette folie meurtrière.

‘’Abderhamane, Martin, David

Et si le ciel était vide…

Si toutes les balles traçantes

Toutes les armes de poing

Toutes les femmes ignorantes

Ces enfants orphelins

Si ces vies qui chavirent

Ces yeux mouillés

Ce n'était que le plaisir

De zigouiller

Et l'angélus

Qui résonne

Et si en plus

Y'a personne’’

Ces mots ont été écrits il y a 20 ans!

Merci aux enfants Souchon d’avoir partagé leur père avec nous le temps d’un récital de deux heures sans entracte à Montréal.

Ils l’ont accompagné à la guitare, aux claviers, et aux voix.

Comme c’est beau les harmonies vocales en famille!

Quelle famille d’ailleurs les Souchon! Tissée serrée, la maman était même en coulisses.

Et les garçons ont eu l’humilité de ne pas nous imposer plus qu’une de leur chanson chacun. Intéressantes du reste, mais c’est le patriarche qu’on était venu applaudir.

Il y avait d’ailleurs dans nos applaudissements l’énergie des au revoir qu’on craint sans lendemain.

Souchon n’a plus 10 ans (81 depuis le 27 mai dernier), et même s’il sautille comme un gamin sur scène, et qu’il a toujours les kétèles en l’air, on peut se demander s’il reviendra un jour. Sa moyenne d’une visite aux dix ans à Montréal ne donne pas des pronostics très encourageants.

Ne pensez pas pour autant que les fils Souchon vont reconduire leur père au CHSLD à leur retour en France. Oh que non! Ils ont encore 31 dates à honorer dans cette tournée qui se terminera à la salle Pleyel à Paris le 19 février 2026. D’ici là, le trio se produira notamment à Lyon, Annecy, Quimper, Rennes, Metz, mais aussi Nivert et Mouilleron-le Captif! Ça ne s’invente pas!

Parlant de Mouilleron, quel bon casting d’avoir demandé à Jeanne Côté, interprète de Y peut mouiller, d’assurer la première partie d’Alain Souchon.

Elle est la preuve qu’il y a de la relève pour nous garder francofous. N’est-ce pas à ça que servent les premières parties?

L’auteure-compositeure-interprète, native de Petite-Vallée et vivant maintenant à Montréal, a admirablement mis la table, comme elle l’a fait en première partie de Pierre Flynn au Gesù en février 2024.

Cette fille est vraiment une descendante de cette tradition de chanson à texte.

Accompagnée du très efficace percussionniste Arthur Bourdon-Durocher (qui double aussi la voix de la chanteuse par moment), Jeanne Côté s’est encore fait des nouveaux amis, en seulement 5 chansons dont À quand les vacances, qui a un p’tit moteur dans sa musique pour nous accompagner sur la route des vacances qui commencent avec l’arrivée officielle de l’été!

Permettez-moi de terminer en propageant la bonne nouvelle qu’est Jeanne Côté pour la chanson francophone en partageant son plus récent vidéoclip.

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