
photo: Pierre Dury
Visite de l'Hôtel de Ville de Montréal
07-09-2025


L’Hôtel de Ville de Montréal, j’y suis allé plusieurs fois dans ma vie, mais pas depuis sa modernisation.
Dans le cadre de ma tournée des lieux où je ne suis jamais allé, j’ai profité mercredi dernier d’une des deux visites guidées gratuites offertes quotidiennement en français pour faire le tour de ce joyau de l’architecture montréalaise.
D’abord vous dire qu’on peut circuler à l’intérieur de l’Hôtel de Ville sans faire la visite. On a voulu que le citoyen se sente chez-lui, au point où vous pouvez même apporter votre lunch et le manger sur la magnifique terrasse aménagée sur le toit avec vue spectaculaire sur la ville.
Évidemment à l’entrée vous aurez à traverser un arche de sécurité. Si vous traînez vos ustensiles, ils vous seront confisqués par la sécurité.
Si vous faites la visite sans guide, vous pourrez quand même en apprendre sur l’histoire de la démocratie municipale et l’évolution de cet espace citoyen depuis sa fondation grâce à une exposition montée par le MEM-Centre des mémoires montréalaises.
D’ailleurs ce sont des employés du MEM qui agissent comme guide.
Le mien a plus fait porter sa visite sur l’histoire du lieu, les fonctions des salles de l’Hôtel de Ville et la signification des armoiries, que sur l’architecture elle-même.
Intéressant quand même de savoir qu’au moment d’ajouter un symbole représentant les premières nations sur le drapeau de la ville en 2017, une consultation a été menée auprès des autochtones pour connaître leur préférence. Ils ont choisi le pin blanc qui ‘’représente la paix, l’harmonie et la Concorde’’. C’est le seul élément végétal indigène des armoiries de la Ville, les autres étant le lys français, la rose anglaise, le chardon écossais et le trèfle irlandais.
La grande salle vitrée du dernier étage qui donne sur l’immense terrasse s’appelle justement Salle du Pin-Blanc.
Après le tour guidé qui dure 45 minutes, j’ai poursuivi ma visite en m’attardant notamment aux œuvres d’art qu’on trouve un peu partout dans le bâtiment.
Notamment les deux œuvres qui se sont ajoutées à la collection d’art public de la ville grâce à la politique du 1%:
- Au rez-de chaussée: Ce que nous avons laissé derrière nous aide à avancer de Chih-Chien Wang qui se compose de 5 images photographiques imprimées sur des panneaux de verre.
-Sur la terrasse: Gambit de Mathieu Lévesque constituée de sculptures faites de bronze et d’aluminium peint témoignant d’une certaine mémoire des lieux.
Est-ce qu’on peut aller sur le fameux balcon de l’Hôtel de Ville pour y crier ‘’Vive le Québec libre’’ comme Charles De Gaulle en 1967?
Non.
Il parait que la hauteur de la rambarde n’est pas réglementaire.
Et la fameuse image sur laquelle on voyait une femme voilée et un jeune à casquette surmontée d’un capuchon sous les mots Bienvenue à l’Hôtel de Ville de Montréal, elle a été remplacée par….un miroir.
Si vous n’aimez pas ce que vous y voyez, vous n’avez que vous à blâmer!
La modernisation de ce Lieu historique national du Canada a pris 5 ans, coûté 211 M$.
On doit cette grande réussite à la firme Beaupré Michaud et Associés qui a travaillé en collaboration avec MU Architecture et un regroupement de dix firmes de professionnels spécialisés.
Quand je voyage à l’étranger je suis toujours jaloux du soin qu’on met à restaurer les édifices patrimoniaux. Dans ce cas-ci j’ai été ravi de ce que j’ai vu, de la prouesse de nos artisans qui maintiennent vivants des techniques et des savoir-faire anciens. Les marbres, le bois, les vitraux, la fenestration, les sculptures, tout a été admirablement restauré, en plus d’avoir mis le bâtiment aux normes d’aujourd’hui et de le rendre accessible à tous.
Ce bâtiment a brûlé en 1922. Le maire Médéric Martin l’a fait reconstruire en ne lésinant pas sur les dépenses.
Voici ce que le MEM raconte à propos de la suite:
‘’L’aménagement intérieur de ce nouvel hôtel de ville, inauguré par le maire Charles Duquette en 1926, est des plus luxueux. Le quotidien La Presse allant même jusqu’à le qualifier alors de « palais municipal » tellement l’édifice est somptueux et imposant.’’
Que penserait Jean Drapeau, qui détient le record de longévité à l’Hôtel de Ville de Montréal, du résultat de cette nouvelle modernisation bien nécessaire 100 ans plus tard?
En tout cas, Jean Drapeau est toujours là, grâce à ses mythiques lunettes exposées dans le coffre-fort du rez-de-chaussée.
* Les visites guidées gratuites sont offertes en français et en anglais pendant l’été. Dépêchez-vous ça se termine le 26 septembre.
























