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RENÉ ANGÉLIL 1942-2016

22-01-16

Aujourd’hui, 22 janvier 2016, je n’aurais voulu être à aucun autre endroit que la Basilique Notre-Dame de Montréal.

 

Malgré que je ne sois pas un intime de René Angélil, j’avais envie d’être présent aux obsèques de cet homme dont la réussite m’a toujours impressionné. Je voulais être là pour lui mais aussi pour Céline qui survit à son pygmalion avec force et caractère.

 

Elle est comme un membre de la famille. Je sens qu’elle puise dans l’appui de chacun de nous l’énergie qui lui faut pour honorer la volonté de son mari de la voir continuer à chanter. Et elle nous donne le sentiment que notre présence fait une différence.

 

J’ai eu la chance d’assister aux funérailles nationales de René Angélil parce qu’on m’y a invité. C’est le bureau de Francine Chaloult, l’attachée de presse de Céline Dion, qui m’a appelé pour m’offrir une place à la Basilique alors que je n’ai plus de tribune officielle. Je reconnais là la fidélité légendaire de cette organisation.

 

C’est la deuxième fois de ma vie que j’assiste à des funérailles à la Basilique Notre-Dame. La première fois c’était pour Kate McGarrigle, la chef de la tribu des Wainright-McGarrigle. Aujourd’hui c’était pour René Angélil, chef d’une autre extraordinaire tribu québécoise, les Dion-Angélil.

 

 À l’image du défunt, ce furent des funérailles exemplaires : solennelles et dignes. Il y a eu autant de place au sacré qu’au profane. Les chants religieux, les prières, les rites funéraires ont cohabité avec des chansons enregistrées de Céline et les témoignages de deux de ses fils, Patrick et René-Charles, qui n’ont pas hésité à manier l’humour dans les louanges à leur père.

 

Les chansons de Céline entendues durant la cérémonie ont toutes été choisies par René Angélil. Un choix judicieux, comme une reconnaissance posthume du gérant à ceux qui ont contribué à leur succès : Eddy Marnay (Trois heures 20), Luc Plamondon (L’amour existe encore) et Jean-Jacques Goldman (Pour que tu m’aimes encore).  La quatrième est un duo virtuel avec une idole de René, Frank Sinatra (All The Way), qui représente bien l’ampleur de la carrière de Céline Dion en anglais et à Las Vegas.

 

Pour ce qui est du programme musical religieux, l’organiste Pierre Grandmaison, l’Octuor de la chorale de la basilique Notre-Dame de Montréal, la Maîtrise des petits chanteurs du Mont-Royal et les solistes, ont été magnifiques. Pas de doute, Céline Dion est l’ambassadrice d’un pays où le talent vocal et musical est un fleuron.

 

La cérémonie n’est jamais tombée dans le pathos. Les mouchoirs mis à notre disposition ne m’ont pas servi. La sobriété était à l’honneur. Il faut dire aussi que Mgr Lépine n’a pas la chaleur de son prédécesseur Mgr Turcotte.

 

Par contre, Mgr Ibrahim M. Ibrahim, Éparque des Grecs-Melkites catholiques au Canada, qui coprésidait la cérémonie, m’a ébloui par sa lecture chantée de l’Évangile de Jésus Christ selon saint Jean. Sa voix, son chant, sa façon d’agiter l’encensoir donnait envie d’adhérer à sa parole. Aussi, la présence de Mgr Ibrahim nous a rappelé que René Angélil (né d’une mère libanaise et d’un père syrien) appartenait à une culture riche et pleine de mystère pour nous Québécois.

 

En terminant, je veux souligner l’incroyable travail de sonorisation qui a été fait pour mettre en valeur toutes les paroles dites et chantées. Comme dans les spectacles de Céline Dion, rien n’a été laissé au hasard. 

 

René Angélil nous a quittés en veillant à tout. C’est maintenant qu’il va commencer à nous manquer.

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