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CHRONIQUE DISQUES

8-12-14

Dumas, Dumas, La Tribu

On a eu droit à un avant-goût à l’été avec Vaudou. L’impression forte que cette chanson a laissée est confirmée par ce nouvel album simplement intitulé Dumas, comme si l’artiste voulait réimposer son nom sous une nouvelle enseigne après 15 ans en afffaire. A la lecture des crédits, on réalise en effet que Dumas a fait tabula rasa pour se relancer avec de nouveaux collaborateurs dont Jonathan Dauphinais et Étienne Dupuis-Cloutier à la composition et à la réalisation et Alexandre Soublière aux textes. La voix de confidence et le style ténébreux sont toujours là mais dans un enrobage plus électro-soul, franchement dansant. Le sens de la mélodie est intact. Il y a,  sur ce disque, 10 titres à fredonner. Je vous mets au défi de ne pas mordre aux hameçonnantes Compte à rebours, Ne me dis pas, Une journée parfaite pour ne nommer qu’elles. Parlez-moi d’un artiste durable…..

Les amours parallèles, Stéphanie Lapointe,

Simone Records

Les premières parties ont du bon. C’est en la voyant réchauffer l’assistance d’Adam Cohen que j’ai eu envie d’entendre le tout nouveau disque de Stéphanie Lapointe Les amours parallèles. Sa voix, une guitare, un violon… j’ai été conquis en cinq chansons. Imaginez à l’écoute des 10 titres que les réalisateurs Joseph Marchand et Émilie Laforest ont traités avec la minutie des orfèvres! Les textes, taillés sur mesure pour cette voix fragile et magnétique par Stéphane Lafleur, Philémon Cimon, Jimmy Hunt, Philippe B, Kim Doré et Leif Vollebekk, sont montés sur des structures musicales d’une grande délicatesse. Dans ces bijoux épurés, il y a notamment des sons chaleureux de clarinette basse, de cor français, d’harmonium, même de thérémine. On se croirait dans un magasin de porcelaine. En plus de prêter sa voix à des auteurs de sa génération, Stéphanie assume ses influences et chante Gainsbourg et Birkin comme si elle était de leur famille. Faites que ces Amours parallèles croisent votre vie....

Babel, Jean-Louis Murat, Pias

Je suis assidûment Jean-Louis Murat depuis Dolorès (1996) que je tiens pour un des meilleurs enregistrements de ma discothèque. Depuis lors, il fait paraître un nouveau CD pratiquement à chaque année. Pas toujours parfaitement réussi. Cette fois, c’est un album (deux disques, 20 chansons originales) qui comble le fan en moi par sa richesse, sa cohérence, sa sincérité. On retrouve sur Babel des histoires inspirées de l’âpre pays auvergnat où il est né et qu’il habite toujours.

Pour l’accompagner dans ses chroniques de vie rurale, il a fait appel au Delano Orchestra. Non, il ne s’est pas encore une fois tourné vers des musiciens américains, le Delano c’est une formation issue du même bled que lui. Ces musiciens de Clermont Ferrand, rompus au rock, usent brillamment des cordes et des vents pour ornementer la poésie rupestre de Murat. Des chansons qui parlent de villages qui se vident, de foin à ramasser, de la nature changeante et menaçante. Il a eu le tour avec Babel !

Beau Mystère, Michel Robichaud, 

Disques Albert/ Believe Digital

Michel Robichaud c’est le nouveau venu de 2014, grand lauréat du Festival international de la chanson de Granby. Aussi chanteur que conteur le chansonnier de Saint-Agathe-des-Monts. Ses tounes sont comme des turbines qui utilisent les mots pour faire tourner notre imaginaire. Avec Beau mystère, L’écureuil ou Le Vol (chanson fleuve à 3 personnages qui rappelle le style des années 70)  il nous entraîne dans des histoires abracadabrantes. Sur BC et Vancouver, il révèle un côté mélancolique. Alors qu’Adulte est plus atmosphérique. Tout n’est pas d’égale valeur, mais notre folk-singer peut compter sur une voix chaleureuse qui rachète les imperfections de ce premier opus. Le charisme qu’il démontre sur scène est même perceptible sur disque. Ce gars-là, déjà trentenaire, ne devrait pas rester longtemps un mystère.

A la croisée des silences, Chloé Sainte-Marie,

Encore une fois Chloé Sainte-Marie célèbre nos poètes. Dans le projet À la croisée des silences, elle chante ou dit des textes de Claude Gauvreau, Patrice Desbiens, Nicole Brossard, Joséphine Bacon, Bruno Roy et tant d’autres. En fait c’est une cinquantaine de poèmes, répartis sur deux disques et dont on peut lire les textes dans un livre publié sur du beau papier. Chloé impose sa voix dans cette diversité de prises de parole. Avec un mélange d’humilité et de force tranquille, elle fait siens ces mots insoumis, amoureux, transis, batailleurs, revendicateurs. Presque la moitié des textes ont été mis en musique. L’entreprise diffère de ce qu’elle a fait précédemment avec la poésie de Gaston Miron. Ici, elle est entourée de Sylvie Paquette et Yves Desrosiers à la composition et Réjean Bouchard à la réalisation. Ses formidables collaborateurs ont su trouvé une sonorité propre à ces mots qui affirment l’âme du Québec dans ce qu’elle peut avoir de tourmentée, combative et lyrique.

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