
photo: Pierre Dury
LUZIA, 10 ans plus tard
06-06-2025

C’est un rituel pour moi, le printemps m’amène au Vieux-Port pour y voir un spectacle du Cirque du Soleil, depuis plus de trente ans!
En me rendant voir LUZIA, je n’en revenais juste pas de penser que j’ai ce rendez-vous professionnel, pratiquement annuel, depuis 1992. Le seul spectacle que j’ai manqué sous le chapiteau du Vieux-Port, c’est Echo en 2023. J’étais en voyage à l’étranger.
LUZIA est un spectacle du metteur en scène Daniele Finzi Pasca, que j’avais vu à sa création en 2015. Depuis 10 ans, il tourne à travers le monde, et a été vu par au-delà de 5 millions de spectateurs.
Finzi Pasca a l’habitude des succès, son Cortéo, également pour le Cirque du Soleil, comptabilise plus de 10 millions de spectateurs et il est encore sur la route, présentement en Australie.
Le metteur en scène suisse italien, dont la compagnie est établie sur le bord du lac Lugano, a un rapport particulier avec l’eau. Rappelez-vous de son spectacle RAIN-Comme une pluie dans tes yeux qui se terminait avec les acrobates surfant sur l’eau, ou Avudo dans le Vieux-Port à l’occasion du 375e anniversaire de Montréal, spectacle multimédia qui racontait l’histoire de la ville au moyen de projection et de mapping sur des murs d’eau, et des conteneurs.
En 2015, lorsqu’il a créé LUZIA, allégorie sur le Mexique, il a donné encore une fois la vedette à l’eau. Son personnage principal qui tombe du ciel au début de la représentation n’aura de cesse de chercher ce précieux liquide essentiel à la vie pour remplir sa gourde. En bon humain peu conscient de son environnement, il peinera à étancher sa soif alors que des trombes d’eau tombent régulièrement sur la tête des habitants de ce pays.
Pour réaliser son concept de pluie tropicale, Daniele Finzi Pasca a fait développer par les spécialistes du cirque une manière sécuritaire d’arroser le plateau et de récupérer les eaux rapidement pour ne pas entraver la poursuite du spectacle.
N’oublions pas que nous sommes sous un chapiteau!
C’était épatant il y a 10 ans de voir des Roues Cyr évoluer sur une scène détrempée ou de voir un acrobate émerger d’un lagon bleu pour ensuite s’envoler dans les airs dégoulinant. Ce l’est toujours autant maintenant.
Mais il n’y a pas que de la luvia dans LUZIA, il y a aussi de la luz, grâce à la magnifique scénographie de Eugenio Caballero et aux éclairages de Martin Labrecque.
Pour ce qui est des numéros, ma critique d’il y a 10 ans* me rappelle que j’avais été ravi par le numéro de cerceaux chinois qui ouvrait le spectacle, moins par celui de balançoires russes qui le fermait.
Le contraire cette fois-ci. J’ai senti un manque d’énergie dans le premier, et beaucoup de précision dans le second.
Toujours aussi ébahi par le lancer de l’acrobate (ils se mettent à trois pour faire swigner leur compagnie, une acrobate aussi intrépide que confiante en ses partenaires), le jongleur (hallucinant), et ‘’le joueur de soccer’’ qui fait des miracles avec son ballon rond.
J’ai encore une fois eu des réserves à la vue du contorsionniste. Un peu trop bête de foire pour moi.
Le spectacle s’exécute sur une musique originale de Simon Carpentier aux accents mexicains avec une forte section de cuivre qui évoque bien sûr les mariachis.
Est-ce parce que j’ai vu beaucoup de spectacles du Cirque du Soleil dans ma vie, j’ai été néanmoins moins emballé cette fois-ci.
J’enviais ma voisine de siège, Sophie, qui en était à son deuxième spectacle du Cirque du Soleil à vie. Le premier c’était il y à quelques jours pour le même spectacle qu’elle était allée voir avec son fils, alors que mercredi c’était à l’invitation d’une amie journaliste. La candeur exprimée devant tout ce qui se passait sous ses yeux était belle à voir.
Comme il y a 10 ans, quand Penelope Cruz, Javier Bardem et leurs enfants, mes voisins de siège du moment, avaient goûté chaque seconde de ce spectacle célébrant la culture latino!