top of page

TU DORS NICOLE

3-09-14

 

Les films de Stéphane Lafleur laissent toujours perplexe. Difficile d’envoyer quelqu’un voir Continental, un film sans fusil ou En terrains connus sans quelques mises en garde.

 

Même chose pour Tu dors Nicole que j’ai vu ce week-end.  J’ai mis du temps avant de me décider à écrire sur le sujet. Pendant la projection je n’étais pas très emballé mais le film n’a pas cessé de m’habiter depuis.  C’est un signe qu’il ne m’a pas laissé indifférent.

 

Le réalisateur n’a pas rompu avec le style très personnel qu’on lui connaît.  Le rythme lent, les plans fixes, la ‘’préséance’’ de la bande sonore que j’avais appréciés dans ses deux premiers films, font toujours partie de sa signature.

 

 

 

Cette fois, Lafleur nous plonge dans l’univers de Nicole,  jeune adulte qui ne sait pas trop quoi faire de son été. Elle traîne sa carcasse et son vélo de la maison familiale dont elle a la garde, à son boulot  dans une fripperie, en passant par la crèmerie ou un champ de baseball.

 

Toute une galerie de personnages gravite autour d’elle. Sa meilleure amie, avec laquelle elle se chicanera, son frère, qui squatte la maison pour y enregistrer un disque rock, son collègue de travail,  autiste, et un prétendant, blondinet de 8 ans, qui a une voix d’adulte!!!

 

Ça ne veut pas dire qu’il y a de l’action pour autant. On a plutôt droit à une série de vignettes imbibées d’hyperréalisme qui marquent notre imaginaire sur le coup ou après le film.

 

Le jeu des acteurs est tout sauf appuyé. Par moment ça sonne presque faux tellement l’ambiance qu’on recrée est platte.  Mais la vie n’est-elle pas souvent très platte?

 

Il y a aussi beaucoup de réalisme qui passe par la bande son. La mise en valeur des bruits de tondeuse, de bécanes, de ventilateurs ou de band de garage en mode recherche, méritera certainement un prix aux Jutra.

 

La direction photo de Sara Mishara, qui a filmé en noir et blanc, donne aussi beaucoup de richesse à cette proposition cinématographique néanmoins désarçonnante.

 

Désarçonnant, c’est probablement le qualificatif qui convient le mieux pour décrire Tu dors Nicole. 

Vous voilà avertis.

bottom of page