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Guide pour une virée dans la Petite Nation
26-08-2025

En plus de la visite du Centre d'art populaire du Québec, il y a plusieurs bonnes raisons de se rendre dans la région de la Petite Nation.

La première est certainement pour découvrir le Parc national de Plaisance. Son territoire fait 28 km carrés au nord de la rivière des Outaouais.

Lors de notre passage en août, nous avons pique-niqué sur le site du chalet principal qui se trouve à 2 minutes en auto du Centre d’art populaire du Québec, au 276 rue Desjardins.

 

On aurait pu faire du vélo, de la planche à pagaie, du canot  ou du kayak, tous ces équipements étant offerts en location.

En 2020, en pleine pandémie, nous avions adoré le sentier La Zizanie-des-Marais où un tout nouveau trottoir flottant permettait de marcher au-dessus des marais. Il existe toujours. Une belle randonnée à faire.

Au printemps dernier, la Sépaq a poursuivi ses investissements à Plaisance en faisant l’acquisition des Chutes du Moulin, un site enchanteur particulièrement en automne.

 

D’un dénivelé de plus de 35 mètres, ces chutes se trouvent sur le territoire de l’ancien village de North Station Mills, qui était doté d’un moulin à scie développé par Joseph Papineau au 19e siècle. Un sentier de deux kilomètres donne accès à trois points vus différents de la chute. À voir!

J’avoue que j’ai un attachement spécial pour ce coin de pays, car c’est de là que viennent mes ancêtres maternels.

 

La toponymie, très différente du reste du Québec, m’a toujours fasciné à commencer par le nom du village de naissance de mon grand-père : Saint-Sixte.

 

La région ne compte pas tant de villages avec des noms de saints. Il y a aussi Saint-Émile-de-Suffolk (que ma mère prononçait Saint-Émile de Sofa!!!) et Saint-André-Avelin.

Il y a par contre trois Notre-Dame : de la Salette, de la Paix, et du Bonsecours.

Parmi les noms de municipalités très caractéristiques de la région, il y a Papineauville, Montebello et Chénéville.

Commençons par Chénéville ainsi nommée à cause de son maire Hercule Chéné. Il a aussi été agent des terres de la couronne, marchand et marguillier.

Bien sûr, Papineauville rappelle Joseph Papineau qui a acquis la Seigneurie de la Petite Nation au début du 19e siècle. Il l’a vendue plus tard à son illustre fils Louis-Joseph.

 

On peut visiter le manoir qui est un Lieu historique national. Honte à moi, je n’y suis encore jamais allé.

Le nom Montebello, on le doit à Papineau. C'est ainsi qu'il appelait sa résidence. Le nom a été officialisé en 1855. On l'écrivait alors Monté-Bello!

À Montebello, on s’arrête pour voir le Château Montebello, hôtel de la chaîne Fairmont qui est la plus importante structure en bois rond au monde!

Une des curiosités de Montebello est aussi le Parc Oméga: 220 acres de nature préservée peuplés de 700 animaux sauvages. On le traverse en voiture comme dans un safari.

Cette année s'est ajouté ONIRO, un conte qui tente de répondre à la question : À quoi rêvent les animaux? Une création de Michel Lemieux.

 

Et pourquoi pas Montebello pour le fromage?

Depuis 2011, la Fromagerie Montebello fabrique des fromages de façon artisanale avec le lait d’un seul troupeau qui broute dans le pâturage verdoyant de la Petite Nation.

 

Je vous recommande l’Adoray et le Tête à Papineau, deux excellents produits de chez nous qui n’ont absolument rien à envier aux fromages français.

Je lisais que la Fromagerie Montebello a connu des ennuis financiers dernièrement, avec des dettes de plus de 5 millions de dollars. Bonne nouvelle, l’entreprise vient de s’entendre sur un plan de redressement avec ses créanciers.

 

On les encourage en achetant leurs fromages. Ils sont disponibles dans les grandes épiceries Métro, IGA, Provigo et Maxi ainsi qu’aux marchés Atwater et Jean-Talon à Montréal et au Grand Marché de Québec. Et, bien sûr, au magasin de la Fromagerie Montebello, rue Notre-Dame à Montebello. Je vous jure que ça fait un bon pique-nique!

 

Revenons à la région de Petite Nation et à sa toponymie.

Région de lacs, il va de soi que certaines municipalités portent le nom de lacs. Il y a Lac-des-Plages et Lac-Simon.

 

Ce dernier est reconnu pour sa vocation de villégiature. Et pour cause, le lac Simon a 80 km de circonférence et 100 mètres de profondeur ce qui en fait un des plus grands lacs naturels du Québec.

La région a emprunté quelques-uns de ses noms de villages à l’étranger. Il y a un Namur, comme en Belgique, et un Montpellier, comme en France.

Je découvre en faisant mes recherches pour cet article que la toponymie de Ripon fait référence à la ville de Ripon dans le Yorkshire anglais.

À Ripon, il existe au moins trois vignobles : le Domaine du Mont-Vézeau, le vignoble Carpe Diem et le vignoble Fragment.

J’ai, un jour, été très agréablement surpris par le vin orange que Fragment produit.

Les Anglais, les Irlandais, les écossais, et même les Américains, ont marqué leur présence dans la Petite Nation. Ils se sont inspirés de leurs régions d’origine pour baptiser leurs villages : Fassett, Bowman, Mulgrave & Dury, Mayo, Thurso.

 

Par exemple, Mayo comme le comté de Mayo en Irlande, et Thurso comme la ville du même nom en Écosse.

À propos de Thurso, il faut s’arrêter à l’Hôtel de Ville voir le bronze de Guy Lafleur, qui est la fierté locale. La statue du démon blond a été créée par Jean-Raymond Goyer. La nuit tombée, la place Guy-Lafleur s’anime grâce à un jeu d’éclairage.

Tant qu’à parler de toponymie, pourquoi pas révéler l'origine du nom Petite-Nation? Il fait référence aux premiers occupants du territoire, le peuple algonquin Weskarini, mot qui signifie "gens de la petite nation" qui habitaient la région. 

Je termine avec Duhamel qui doit son nom au deuxième évêque d’Ottawa, Monseigneur Joseph-Thomas Duhamel.

 

Un jour je me rendrai dans ce village! C’est là que se trouve la fameuse maison suspendue qu’ont habitée Victoire et Josaphat, les ancêtres de plusieurs personnages de l’univers de Michel Tremblay. La maison suspendue de Duhamel est un personnages en soi, notamment dans la pièce éponyme et dans le bouleversant roman Victoire.

 

D’ailleurs, la bibliothèque de l’endroit porte le nom de l’auteur. Ça mérite bien le déplacement! Tout à coup qu’on entendrait le violon de Josaphat nous aussi.

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