
photo: Pierre Dury
Nouvelle Vague: le making-of du film À bout de souffle
11-11-2025

Ça faisait trop longtemps que je n’étais pas allé au cinéma.
La dernière fois, je n’ai pas aimé mon film et je n’en ai pas parlé ici, et le beau temps m’a, depuis, tenu loin des salles de cinéma.
En cette journée pluvieuse, ma blonde m’a dit: viens-tu voir Nouvelle vague avec moi?
-…… Nouvelle vague?
-oui, c’est un film qui rappelle le tournage du film
À bout de souffle de Jean-Luc Godard.
Bon, j’avoue que de tous les réalisateurs de la Nouvelle Vague, Godard n’a jamais été mon préféré. Mais comme il pleuvait à siaux, j’ai dit allons-y pour ce film …. américain.
Le fait que le réalisateur Richard Linklater, un texan, l’aie tourné en France, en français, avec majoritairement des acteurs français m’a séduit.
Et je n’ai pas été déçu!
Vous savez quoi, Richard Linklater (Boyhood, Blue Moon) est né en 1960, l’année où À bout de souffle est sorti consacrant son réalisateur Jean-Luc Godard (1930-2022) et ses acteurs Jean Seberg (1938-1979) et Jean-Paul Belmondo (1933-2021) pour le reste de leur vie professionnelle.
Parce que À bout de souffle a été ni plus ni moins que révolutionnaire dans l’histoire du cinéma. Godard le disait déjà en le faisant!
Dans Nouvelle Vague, Richard Linklater recrée, dans le même noir et blanc qu’’À bout de souffle, le tournage de ce film qui a défié tous les codes du cinéma.
C’est fascinant de voir Godard en action, et ses acteurs répondre à des indications comme ils n’en avaient jamais eues.
En regardant ce film s’échafauder sous nos yeux, au fil des 20 jours de tournage qu’il a fallu pour le mettre en boîte, on se demande comment, en effet, cela a pu devenir le séisme cinématographique qu’on connaît maintenant.
Je n’arrêtais pas de penser aux pauvres monteurs qui auraient à gérer tous ces rushes.
À la fin du film, Godard dit à ses monteuses qu’il faut faire fi des codes et donner du rythme en oubliant les raccords, et en ne craignant pas les jump cuts.
20 ans plus tard, le vidéoclip est né se permettant cette même liberté.
Le film est une réussite à tous les points de vue.
Le casting a pris soin de trouver des acteurs ressemblant aux personnages originaux (Seberg, Belmondo, Godard, Truffaut, Chabrol, Melville, Rohmer, Rivette, etc…).
Non seulement sont-ils ressemblant, ils sont tous excellents.
La reconstitution historique est parfaite.
La trame sonore, jouissive.
Quelle surprise!
En sortant du cinéma, on a juste envie de retourner voir un film, car voilà un art fascinant quand il est bien maîtrisé …et pourquoi pas voir l’original, À bout de souffle, qui, je le rappelle, a 65 ans cette année.
En 1960, À bout de souffle a valu à son réalisateur l’Ours d’argent à Berlin et le Globe d’or italien (un beau clin d’œil est d’ailleurs fait à une idole italienne de Godard, Roberto Rossellini) et le film a obtenu les prix Méliès et Jean-Vigo.
Je vous laisse avec la chanson du générique: Nouvelle vague de Richard Anthony:
La bande-annonce de À bout de souffle

