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Francis Cabrel, la tournée du SurRevenant
22-06-2022

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Quelle soirée!

Le surlendemain de la fin des FrancoFolies, Montréal recevait ce soir (20 juin) (et encore les 21 et 22 juin) un des grands de la chanson française, Francis Cabrel à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des arts, après des spectacles à Québec et Ottawa.

Voici donc mon mot, en revenant de Cabrel.

C’est la première fois qu’il vient nous présenter les chansons de son disque À l’aube revenant paru en 2020.

Il a fait plusieurs titres de cet album: À l’aube revenant, Rockstars du Moyen Âge, Te ressembler (touchante chanson sur son père qu’il a mis 35 ans à écrire), J'écoutais Sweet Baby James, Les beaux moments sont trop courts, Peuple des fontaines (dans laquelle il a une rime suave : Je donnerais tout Göttingen. Toutes les Suzanne de Cohen. Pour ce jour béni où tu me reviendras).

 

Pour le reste, il a meublé son spectacle de 2 heures 15 sans entracte de succès de son répertoire. Et Dieu sait qu’il n’en manque pas. Cabrel nous accompagne depuis les années 70!

Le tour de chant commence en solo avec des interprétations dépouillées comme il nous avait offert sur le web en direct de chez lui pendant le confinement.

Ensuite s’ajoute quatre musiciens, les mêmes collaborateurs que sur son dernier enregistrement. Ils nous offrent des chansons sublimement réarrangées. La Corrida par exemple, devient endiablée avec l’accordéon qui chauffe de Alexandre Leauthaud (Brel a eu Marcel, Cabrel, Alexandre). A la guitare, au violon, à la mandoline, Freddy Koella magnifie des airs archi connus en s’assurant que la chanson reste reconnaissable. J’ai adoré que le contrebassiste Nicolas Fiszman s’accompagne d’une belle contrebasse acoustique pour la majorité du spectacle. Quel son cet instrument! Et que dire de Denis Benarosch à la batterie sinon que de citer la chanson ‘’Madame n’aime pas’’ qu’il fait en fin de show: ‘’rien ne remplace un bon tempo comme celui-là ‘’.

Le programme est par ailleurs hallucinant. À défaut de publier la set list, permettez-moi de nommer quelques titres pour vous donnez une idée. J’y vais de mémoire : Petite Marie, Je t’aimais, je t’aime, je t’aimerai, Sarbacane, Ma place dans le trafic, La dame de Haute Savoie, Un samedi soir sur la terre, Encore et encore, L’encre de tes yeux....Ça n’arrête pas et on revoit passer notre vie. Moi ça m’a rappelé mes années à Hull (où j’ai connu ma blonde), Québec, Toronto et Montréal, toutes des villes où il nous a accompagnés.

À 68 ans, Cabrel m’a semblé plus à l’aise que jamais sur scène. Il ose même se déhancher et offrir un jeu de genoux que je ne lui connaissais pas.

Aussi, pour la première fois, Francis Cabrel s’entoure de choristes. Elles sont trois (Julia Sarr, Himiko Paganotti, Olyza Zamati), les mêmes que sur le disque À l’aube revenant, et ça fait le même effet tonifiant. Pas qu’il a besoin de ça pour soutenir une voix défaillante comme on voit ça souvent, non le chanteur assure toujours au niveau vocal, capable d’interpréter n’importe laquelle de ses chansons de jeunesse. Ça le réchauffe, l’humanise.

Je lui ai demandé s’il s’était inspiré de Leonard Cohen qui a aussi eu cet apport féminin sur scène.

‘’J’ai vu Cohen en spectacle à Toulouse et j’avais aimé cette formule d’un trio de choristes. Ça amène une sophistication au son.’’

Eh oui, j’ai eu la chance de rencontrer Cabrel après le spectacle, avec ma blonde. On a eu le temps de jaser des élections législatives en France (toujours intéressé par la chose politique, même s’il n’est plus un élu municipal, il a voté par anticipation).

Il a aussi été question de durée et de fidélité. Ça fait 42 ans que Cabrel s’en remet à son impresario québécois Paul Dupont-Hébert pour la gestion de sa carrière et de ses tournées chez-nous. PDH en a fait l’artiste français le plus présent au Québec de l’histoire de la chanson. Tellement que cette énième visite devrait s’appeler la Tournée du Sur-Revenant. Ça ferait un tabac au pays de Germaine Guèvremont!

On a parlé aussi de canicule et de vin. Il avait d’ailleurs apporté quelques bouteilles du vin qu’il produit pour la réception d’après spectacle. Le comble, il m’en a généreusement offert une. Nous la boirons, comme il se doit!

Comme la conversation s’étirait, je lui ai dit qu’il pouvait nous ‘’congédier’’, et je lui ai suggéré d’utiliser un mot de ma mère pour ce faire: scram!

Il a aimé l’interjection, et s’en servira peut-être pour renvoyer à la maison les spectateurs québécois qui ne cessent de réclamer des rappels, comme ça a été le cas ce soir.

Quand je vous dis: Quelle soirée !

Francis Cabrel reviendra faire une tournée en novembre à Montréal, Québec, Sherbrooke et Ottawa. C’est vraiment un spectacle à ne pas manquer.

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