photo: Pierre Dury
Dumas: Piano, voix, diapos
16-11-2025
Il y a 4 mois, je partageais mon enthousiasme pour le spectacle de Dumas à Tremblant.
À cette occasion, Dumas nous avait donné un avant-goût du concept de sa prochaine tournée, un spectacle piano-voix ….avec diapositives!
En une seule chanson, interprétée avec son pianiste Gabriel Godbout-Castonguay, il nous avait convaincu que revisiter 25 ans de carrière en formule minimaliste était une idée prometteuse.
J’étais donc là hier soir pour apprécier ce concept original présenté au Gesù dans le cadre de Coup de cœur francophone.
La salle était pleine de gens qui avaient, comme moi, 25 ans de moins quand ils ont embarqué dans l’aventure de cet auteur-compositeur-interprète de Victoriaville au style incomparable au Québec avec des titres comme Miss Ecstasy, J’erre, Le cour des jours, Arizona, des débuts …. jusqu’aux plus récentes, Ne me dis pas, Bleu clair, Chicago.
Au fil des ans, on a adoré entendre et réentendre ses chansons avec le son dans le tapis.
Là, Dumas nous les offre en les susurrant avec moult rubatos au piano….et c’est franchement beau.
Gabriel Godbout-Castonguay et Dumas font vraiment une bonne paire. Le premier est un virtuose aux claviers, et le second une bête de scène.
Si Dumas excelle à faire lever la foule en version rock, il a autant d’aptitude à créer un climat intimiste….et à faire chanter la foule avec lui en mode moderato. Sans jamais toucher une guitare!
Ça prend quand même 25 ans de métier (plus de 1000 shows en carrière) pour faire ça, et un répertoire éprouvé.
Le public ne s’est vraiment pas fait prier pour reprendre en chœur avec lui tous ces bouts de chansons qui sont comme des mantras, ‘’c’est le bonheur quand j’erre, en silence…’’, ‘’Rien ne sert de m'appeler Il n'y a plus personne, J'ai coupé l'téléphone’’, ‘’. ‘’Le bonheur revient Le bonheur repart L'amour revient, repart
Mais rien, ne nous arrêtera’’, ‘’Alors alors On fait quoi Les jours de pluie en solo Alors alors Tu fais quoi Pour l'instant Ici et maintenant’’….
Ah oui! Il y a aussi les diapositives dans le combo piano-voix-diapos proposé.
Je ne sais pas pourquoi, j’avais imaginé qu’il nous présenterait des photos de ses voyages. Ce n’est pas du tout ça.
L’ajout de diapos permet à Dumas de bonifier son spectacle en faisant une pierre deux coups.
Sa manière d’amener la présence de cet appareil vintage sur scène met en évidence son côté humoristique. On se croirait par moments dans un show d’humour.
Et à travers les diapos dépareillées qu’il a acquises sur Kijiji, il y en a quelques unes de sa collection personnelle, ce qu’il lui permet de parler de son enfance (élevé dans le sous-sol de la maison de ses grands-parents à Victoriaville par sa mère monoparentale) et de son adolescence (tiraillé entre sa job de pompiste et l’appel de la musique).
Bref, ça donne un show qui a plusieurs couches: on chante, on rit, il y a une dimension autobiographique, parfois sociologique, on se rappelle de nos propres souvenirs à la vue des photos d’archives, et on médite sur les quelques réflexions qu’il nous suggère en lançant ses chansons.
Depuis qu’il est dans le payasage, ce Dumas-là n’a jamais cessé de nous faire des propositions originales. Celle-ci n’y manque pas.
À voir dans une salle de spectacles près de chez-vous.
En terminant, fidèle à sa tradition, Coup de coeur francophone proposait une première partie au spectacle de Dumas.Je dois dire que j’ai été agréablement surpris par la découverte que j’ai faite en la personne de Mimi O’Bomsawin, une autrice-compositrice-interprète franco-ontarienne et abénakise, originaire de la Première Nation d'Odanak.
C’est nouveau qu’elle chante en français….et je dois dire qu’elle a capté mon attention durant son set qui a passé à la vitesse de l’éclair.