
photo: Pierre Dury
Sauvons FACE: petites comparaisons
11-04-2025
Il n’y a pas que chez-nous où les écoles sont vieillissantes et demandent des rénovations urgentes.
Imaginez en France ou en Angleterre.
En cherchant rapidement à savoir comment on fait face à cette fatalité dans ces deux pays, j’ai découvert ceci.
En France, il y a un grand projet de rénovation d’écoles mené par la Banque des Territoires (créature de la Caisse des Dépôts qui finance des activités d'intérêt général, dont la rénovation d’infrastructures publiques).
‘’Le programme ÉduRénov, de la Banque des Territoires, a l’ambition d’accompagner 10 000 projets d’ici 2027 ; ce sont aujourd’hui 2009 projets de rénovation qui ont rejoint le programme.
En tout, ce sont 50 millions d’euros qui sont mobilisés par le programme pour financer des études d’ingénierie.
EduRénov met à disposition 2 milliards d’euros de financements adaptés à la nature et à la maturité des projets pour lancer les travaux.’’
La rénovation des écoles en France s’inscrit dans une démarche écologique. Voilà une bonne idée pour rendre le processus acceptable à la majorité et …prioritaire.
Où est notre Caisse de dépôts quand on a besoin d’elle pour des projets d’infrastructures?
Aussi, si j’ai bien compris, les écoles sont de responsabilité municipale.
À Paris, la rénovation des établissements scolaires est prise au sérieux. Il y a un an, la Ville de Paris s’engageait à rénover ses 631 écoles et ses 454 crèches. Un programme lancé dans le cadre de son Plan Climat.
Faudrait-il redonner les responsabilités des centres scolaires aux villes?



En Grande-Bretagne, où l’économie n’est pas facile depuis le Brexit, le budget 2024 du ministère de l’Éducation prévoyait en octobre dernier 1,4 milliard de livres (2,5 milliards de dollars) pour la rénovation des écoles, au rythme de 50 rénovations par année.
‘’The programme aims to deliver 50 rebuilds a year, with buildings prioritised according to their condition. There are currently 518 projects in the programme, including many schools that have been identified as having dangerous crumbly RAAC concrete.’’
Au-delà de la saine gestion de leurs actifs, et de la sincère préoccupation pour leur patrimoine, je vois dans l’engagement de ces deux pays (engagement certainement insuffisant et imparfait), un respect pour la génération future, celle qui est sur les bancs de ces écoles décrépites présentement et qui héritera de ce qu’on leur laisse.
Je rappelle que l’École FACE dont la tuyauterie est en plomb et les murs sont contaminés par l’amiante mérite une rénovation en bonne et due forme. L’établissement, qui accueille des élèves depuis 1914 et ceux du programme particulier de FACE depuis 1979, a attendu trop longtemps son tour pour qu’on la sacrifie aujourd’hui pour une simple raison d’incurie de la part du ministère de l’Éducation du Québec.
Comme on dit en éducation: ‘’peut faire mieux’’!
1er mai 2025
J’ai beau être à Paris depuis dimanche le 27 avril, je pense tous les jours à l’École FACE.
En sortant de mon hébergement, je fais face à un établissement scolaire qui me rappelle FACE. L’école Fondary, rue Fondary dans le 15e, est aussi chargée d’histoire.
Cette école, construite en 1881, accueille aujourd’hui des élèves de ce qu’on appelle chez nous le primaire et le secondaire (ici un lycée technique).
Elle a fière allure avec ses vieilles pierres. Son histoire a quelque chose de FACE qui a d’abord été un High School seulement pour garçons et qui a ensuite accueilli des jeunes filles, pour devenir FACE en 1975.
À la fin du 19e siècle, l’école Fondary a été construite pour préparer les jeunes filles aux métiers de la couture.
En 1945, l'École Professionnelle devient le collège d'Enseignement Technique de la rue Fondary. Il s'adapte aux transformations de l'économie en abandonnant peu à peu l'apprentissage des métiers féminins traditionnels et évolue vers un enseignement économique et commercial.
En 1957, le collège devient le Lycée Municipal Roger Verlomme et dispense également l’enseignement primaire.
Comme les plaques commémoratives qui rappellent les morts des guerres 1914-1918 et 1939-1945 qu’on trouve dans le corridor principal du 3449 University, il y a une plaque historique devant l’école Fondary rappelant la déportation d’élèves juifs qui fréquentaient cette institution entre 1942 et 1944.
En 2020, d’importants travaux ont été faits sur l’édifice.
Quand je lis le cahier de charges, je constate que cela a été un défi, et je me dis que c’est juste normal de devoir passer par cette étape pour préserver un bâtiment historique.
Une école au centre-ville, c’est précieux. Dans un environnement dense et patrimonial , on ne peut pas bâtir à neuf. Il faut restaurer, et ça coûte ce que ça coûte.
Lisez la poésie technique du devis technique :
‘’Chantier de réhabilitation en dépose totale de 64 menuiseries extérieures bois cintrées en chêne.
Vitrage sécurité 2 faces 44²/14/446 conformément aux normes des établissements scolaires
Coloris vert anis (RAL 6019) extérieur et blanc (RAL 9016) intérieur.
CONTRAINTES TECHNIQUES
Présence de plomb d’où élaboration d’un mode opératoire strict
Délais courts et travaux à réaliser durant les congés scolaires.’’
