photo: Pierre Dury
Fred Pellerin au Musée Grévin
14-06-16
FRED ET SON DOUBLE
UNE MÈRE MÉDUSÉE
Il y a quelque chose de magique dans le concept du Musée Grévin: offrir au public le privilège d'être à côté de ses idoles représentées par des statues de cire. Et quand la personnalité est aimée du public et qu'elle joue le jeu c'est encore plus formidable. C'est le cas de Fred Pellerin qui vient d'être intronisé à Grévin Montréal.
Lors du dévoilement de sa statue, il nous a dit à quel point il s'est impliqué dans le procéssus même si c'est une expérience troublante de voir naître une réplique de soi-même. Il fallait voir la réaction de sa maman devant le double de son fils. Elle était médusée. C'est dire l'extraordinaire ressemblance!
Pendant la réalisation de son personnage de cire, Fred Pellerin a été très disponible. Il s'est rendu souvent aux ateliers Grévin à Paris faisant ajouter des fossettes manquantes, ajuster une oreille mal placée ou dépeigner la chevelure trop lisse. Il a même obtenu de sa maman qu'elle tricote un cache-col supplémentaire, juste pour la statue.
Le conteur n'avait que des éloges pour les artisans de Grévin.
Étrange effet du destin, il a appris qu'il aurait statue à Grévin alors qu'il était en compagnie de Gilles Vigneault qui sera son voisin au musée.
À titre de membre de l'Académie Grévin. j'ai eu le bonheur de prononcer le discours d'intronisation de Fred Pellerin au Musée Grévin Montréal.
Le voici:
Ce soir, c’est au tour de Fred Pellerin d’entrer dans la légende du Musée Grévin.
D’être légendé comme il dit.
Et pas besoin de passer à trépas pour ça. Chez M.Grévin, on peut être bien vivant et avoir sa statue. Et, je vous le dis tout de suite, celle de Fred, réalisée par Élisabeth Cibot, est extraordinaire de ressemblance.
Mais attention mesdames et messieurs. Avoir sa statue dans cette institution qui a 134 ans d’histoire n’est pas donner à tout le monde. Depuis 1882, seulement 2 000 personnes ont été statufiées. On parle là d’un club sélect!
Au Musée Grévin Montréal, qui existe depuis 3 ans, il y a 122 sculptures de cire, en comptant celle qu’on inaugure ce soir.
De ces 122 personnalités honorées,
quatre ont été choisies par l’Académie Grévin, un comité composé de 10 journalistes qui détermine les nouveaux venus.
Depuis qu’on nous a confié cette mission, nous avons fait entrer le champion de lutte Georges Saint-Pierre, la comédienne chouchou du petit écran Guylaine Tremblay et l’écrivain élu chez les immortels de l’Académie française, Dany Laferrière.
Aujourd’hui, nous sommes plutôt contents d’introniser Fred Pellerin dans ce lieu peuplé de personnalités qui ont
marqué leur discipline. Pour nous, Fred c’est la rock star du conte.
Sur l’échelle du temps Grévin,
Fred Pellerin c’est un nouveau venu.
Il est apparu avec le nouveau millénaire. En 2001! Il y avait alors à son bras la belle Lurette, le premier d’une galerie de personnages mi-réels et mi-fantasmés, produit de son imagination très fertile.
Moi je l’ai découvert en 2004 dans Il faut prendre le taureau par les contes.
Ça a été mon premier spectacle de Fred Pellerin. Je m’en rappelle c’était en octobre dans un Lion d’Or bondé où tous les spectateurs étaient suspendus à ses lèvres et à ses lunettes rondes d’espiègle.
Pour un journaliste, faire une découverte comme ça c’est comme un chercheur d’or qui tombe sur une pépite ou un client qui déniche dans le magasin général de Toussaint Brodeur, une confesse par procuration.
Oui, être parmi les premiers journalistes à voir Fred Pellerin ça a été, pour moi, comme une bénédiction!
Deux mois après ma critique dithyrambique, je me suis rendu, en décembre, dans son village pour faire un portrait de lui pour une émission spéciale de fin d’année intitulée Génération montante.
En plus de Fred Pellerin qu’on
voulait faire découvrir aux téléspectateurs du Téléjournal, il y avait dans cette émission le groupe Simple Plan, la comédienne Hélène Bourgeois-Leclerc et le chorégraphe Dave St-Pierre. Tous au début de leur carrière.
Disons qu’on ne s’était pas trop trompé dans notre choix de personnalités à surveiller.
Dans le cas de Fred Pellerin, c’est assez éloquent. En 15 ans, il a créé 5 spectacles de contes vus par
un million de personnes, vendu 350 mille disques et 400 mille livres.
Il a été soliste dans 2 concerts de l’Orchestre symphonique de Montréal sous la direction de Kent Nagano et il a remporté de multiples prix.
En plus d’être une bête de scène, notre Fred national s’est révélé être un accoucheur de village.
Son Saint-Élie-de-Caxton natal existait bien avant qu’il nous en parle, c’était le 150e de la fondation de Saint-Élie l’année passée, mais par son intervention divine, ce lieu n’a plus de secret pour personne puisqu’il nous en a fait connaître les habitants, des créatures toutes plus grandes que nature.
Il y a vraiment quelque chose d’éternel et de surnaturel dans cette lignée issue de Saint-Élie-de-Caxton et je dirais que Fred en est le plus récent exemple.
Notre Ésimésac du conte sera donc parfaitement à sa place au Musée Grévin parmi cet aréopage de géants immortels. Imaginez, il va être voisin de Gilles Vigneault dont il est certainement un des plus dignes descendants.
Parce que le musée vit de la fréquentation de ses visiteurs, on ne peut que souhaiter que Fred Pellerin attire autant de touristes au Musée Grévin qu’il en a drainés à Saint-Élie- de-Caxton.
En tout cas, nous, les membres de l’Académie, sommes convaincus que la présence de son personnage à Grévin est un gage de succès grâce à sa notoriété et au respect et l’amour que le public lui porte.
La preuve c’est que ce soir je suis persuadé que plusieurs d’entre vous en sont à leur première visite au Musée Grévin et si vous y êtes, c’est pour Fred Pellerin.
Bienvenue au Musée Fred!
Les Fred Pellerin avec Béatrice de Reyniès, présidente de Grévin International