
photo: Pierre Dury
Rétro: la musique populaire au Canada des années 60, 70 et 80
18-08-25

Je poursuis ma tournée des musées.
Cette fois au Musée canadien d’histoire à Gatineau.
Après l’excellente exposition sur les émissions jeunesse canadiennes produite en 2022, le musée s’intéresse cette fois à la musique populaire canadienne des années 60, 70 et 80.
Pour moi, l’exposition Rétro a été l’occasion de revisiter ma jeunesse. De l’époque où j’écoutais Jeunesse d’aujourd’hui jusqu’à celle qui a vu naître le vidéoclip (ces années où j’animais Vidéoclub à Radio-Canada), en passant par cette période où Gilles Vigneault, Monique Leyrac, Robert Charlebois, Harmonium, CANO se sont relayés dans mes oreilles.
L’exposition est divisée en différents thèmes: comment la télévision a participé à la création de vedettes locales et d’un industrie musicale canadienne, comment la musique a été un catalyseur de changements sociaux, combien les artistes d’ici ont rayonné à l’étranger, comment le public s’est identifié à ses artistes.
Evidemment, l’exposition est présentée dans une perspective canadienne donc Neil Young, Joni Mitchell, k.d. Lang et Rush sont aussi présents que Claude Léveillée, Céline Dion, Mitsou et Beau Dommage. Une large place est aussi faite à la musique noire et autochtone.
Toute institution fédérale qu’il soit, le Musée canadien d’histoire ne fait pas l’impasse sur la forte tendance nationaliste que la chanson québécoise a eue dans les années 60, 70 et 80.
L’exposition donne entre autres à voir les partitions originales de la chanson Mon pays de Gilles Vigneault et Gaston Rochon, à propos de Pauline Julien on évoque la chanson Mommy de Gilles Richer et Marc Gélinas qu’elle interprétait, et on se rend même jusqu’en 1990 en rappelant la chanson Je m’en souviens du groupe de French B qui échantillonnait le célèbre ‘’Vive le Québec libre’’ du général De Gaulle lancé du balcon de l’Hôtel de Ville de Montréal en 1967.
Il y a des dizaines et des dizaines d’artefacts pour appuyer les thèmes: la machine à écrire de Leonard Cohen, le manuscrit de la chanson La Maudite machine de Pierre Flynn, l’uniforme de Denis L’Espérance de César et les Romains, la tenue de scène de Céline pour le concours Eurovision signée Michel Robidas, une robe de Pauline Julien confectionnée par François Barbeau, une veste de baseball au nom du groupe Toulouse, ou le dulcimer que Michel Normandeau a utilisé sur les disques Si on avait besoin d'une cinquième saison et l’heptade d’Harmonium.
J’ai même revu le système de son de mon adolescence en forme de soucoupe volante.
J’ai particulièrement aimé les bacs de microsillons. Comme chez le disquaire d’autrefois, on a rangé des pochettes de 33 tours mythiques par ordre alphabétique, et en flippant celles qui s’y trouvent on est assuré de voir plein de beaux souvenirs ressurgir.
Il y a beaucoup d’extraits vidéos et musicaux à écouter. J’ai eu l’impression d’entendre Robert Charlebois plus que n’importe quel autre artiste!
L’expo fait aussi une très belle place à Starmania qui n’a pas vraiment d’équivalent en impact et en durée au Canada anglais.
En sortant de l’exposition, on a la tête remplie de vers d’oreille,
et on peut flirter avec la création musicale en chevauchant Les vélos musicaux qui se trouvent sur le parvis du musée.
Atracktiv, en collaboration avec le Partenariat du Quartier des spectacles, a mis au point une installation interactive qui permet de faire de la musique en pédalant à quatre.
Je me suis mis à rêver à tout ce que la Maison de la chanson pourra faire lorsqu’elle sera en opération dans l’ancienne bibliothèque Saint-Sulpice sur la rue Saint-Denis.



