photo: Pierre Dury
RITA LETENDRE: UNE FORCE DE LA PEINTURE
J'ai eu la chance de rencontrer Rita Letendre, une force de la nature, une force de la peinture.
Star Song, 2004
L'exposition Rita Letendre Peintures 2003-2013 à la galerie Simon Blais est prolongée jusqu'au 8 mars.
Rita Letendre et moi.
Star Song, 2004
Rita Letendre a 85 ans. Elle peint tous les jours.
''On aime penser qu'on est éternel nous les artistes'' me dit-elle, en détaillant comment elle procède.
''Après mon café, je m'assois devant le canevas et je réfléchis à ce que je pourrais bien faire. Et l'acte de créer se produit.''
L'abstraction et la couleur sont au rendez-vous depuis l'École des beaux-arts de Montréal qu'elle a fréquentée en même temps qu'était publié le manifeste Refus Global (1948). Elle a donc fréquenté les Borduas, Leduc, Mousseau, Ferron. Même combat.
Après, elle fait sa vie à Paris, en Italie, en Israël, à Los Angeles et elle se pose à Toronto au début des années 70 avec Kosso Eloul, un artiste d'origine israélienne.
Comme beaucoup d'artistes québécois, elle trouvera dans la capitale ontarienne des collectionneurs qui ont des moyens et qui lui permettent de bien vivre de son art.
On trouve de ses œuvres dans des collections privées et publiques notamment le Musée des beaux-arts du Canada, l'Art Gallery of Ontario et la San Diego Art Gallery.
Le Québec a continué à suivre la native de Drummondville. Ses tableaux sont acquis, entre autre, par le Musée du Québec, le Musée d'art contemporain de Montréal et le Musée des beaux arts de Montréal.
À Toronto, on lui commande de nombreuses oeuvres publiques. Certaines auront la vie dure à cause du développement effréné de la ville Reine.
Par exemple, une de ses murales disparaît en 1980 lors de la construction d'un édifice à côté de l'immeuble Neill-Wycik de la Ryerson University à Toronto qui arborait son Sunrise depuis 1971.
Un puits de lumière réalisé pour la station de métro Glencairn de la TTC est détruit en 1977.
Cela fait souffrir Rita Letendre. Pour elle, l'artiste est un témoin de son époque.
''Si on comprend la vie de l'homme préhistorique, c'est à cause des représentations artistiques qu'il a réalisées et qui ont résistées à l'épreuve du temps. Pour moi, l'art est une façon de communiquer. La peinture c'est ma parole. Et comme j'ai toujours été entêtée, c'est pour ça que je continue.''
Aucun doute, son oeuvre lui survivra.