photo: Pierre Dury
Louis de Funès: une bio de l'homme qui faisait de l'humour avec sérieux.
20-07-14
Le 31 juillet, Louis de Funès aurait eu 100 ans. Il est né en 1914. Comme Félix Leclerc, Norman McLaren et….Olivier Guimond. Grand cru que cette année qui nous a aussi donné la Première grande guerre.
Louis de Funès c’est l’acteur comique de ma jeunesse. On courrait au cinéma pour le voir dans Les Gendarmes, Fantomas, La Grande Vadrouille ou Les aventure de Rabbi Jacob. Et chaque fois que ça repassait à la télévision, on ne se faisait pas prier pour le revoir, encore et encore, faire les grimaces et les pitreries qu’il a longuement perfectionnées avant de devenir célèbre.
La biographie Louis de Funès, petites et grandes vadrouilles de Jean-Marc Loubier, nous raconte dans le détail la lente ascension de ce fils d’immigrants espagnols.
Ça commence dès l’enfance de Bibi (le surnom de Louis). On dit que le fils de Leonor Soto Reguera et Carlos Luis de Funès de Galarza avait déjà un talent pour imiter les caractères dont celui de sa mère qui faisait des colères carabinées et menait le personnel de la maison avec une main de fer.
A leur arrivée en France, les de Funès visent à l’aise. Mais de mauvaises affaires et la disparition du décor du père précipitent le jeune Louis et sa famille dans ce qu’il appellera une période de ‘’nouilles grises’’ qui durera longtemps.
Le biographe décline les 36 métiers, 36 misères de Louis de Funès. Notamment les engagements comme pianiste dans les cabarets de Paris pendant la seconde guerre et la multitude de petits rôles, souvent muets, qu’il doit collectionner au cinéma et au théâtre pour joindre les bouts.
En entamant le livre, on sait qu’il deviendra une vedette du box-office mais on s’étonne de constater le temps qu’il y mettra. Comme lecteur, on s’incline devant autant de volonté.
Ce n’est qu’en 1964 qu’on commence à lui confier des premiers rôles. Il a déjà 50 ans. Il sera Cruchot dans les Gendarmes, Juve dans Fantomas, Septime dans Le Grand Restaurant, Barnier dans Oscar, Pivert dans Rabbi Jacob etc… Durant ses années de gloire, il tournera 28 films avant de mourir en janvier 1983 à l’âge de 68 ans.
Parallèlement à la nomenclature des dizaines de titres de pièces et de films auxquels Louis de Funès a été associé, Jean-Marc Loubier donne la parole aux enfants de l’acteur, à des partenaires de jeu et à des collaborateurs pour révéler un peu de la personnalité de cet homme discret et religieux dévoué à sa famille et à ses fleurs.
Louis de Funès était un perfectionniste qui prenait l’humour au sérieux. Sur un plateau, il ne semblait pas toujours commode. On regrette que l’auteur protège autant son sujet lorsque vient le temps de décrire ses méthodes et les aspects plus rudes de sa personnalité.
On peut aussi trouver dommage que cette passionnante biographie se termine aussi abruptement.
Le personnage qu’on a suivi avec intérêt pendant 400 pages meurt et ça termine avec son dernier souffle. Pour le lecteur, c’est un peu brutal.
Louis de Funès, petite et grandes vadrouilles
Jean-Marc Loubier
Robert Laffont