
photo: Pierre Dury
Le rendez-vous de l'été
22-07-2025




C’est un tout petit film. 77 minutes. Avec pas de vedettes. Même le sujet est minuscule: une provinciale débarque à Paris pour assister aux JO de Paris, et ça ne se passe pas comme prévu.
Le film a été tourné sur place pendant les Jeux Olympiques de 2024, et le voici sur nos écrans, même pas un an plus tard! C’est déjà un exploit!
Oh bien sûr, on est loin du gros blockbuster estival tonitruant. C’est une fiction tellement profil bas qu’on croirait au départ que c’est un documentaire maison. Et moi, j’adore ce genre de proposition pleine de modestie qui demande juste à se faire découvrir. En plus ça se passe à Paris!
J’irais jusqu’à dire que c’est, pour emprunter le titre du film, Le rendez-vous de l’été!
La réalisatrice Valentine Cadic nous propose l’envers de ce grand rendez-vous sportif qui nous a rivé devant nos téléviseurs avec ses cérémonies grandioses et ses compétitions enlevantes.
Elle filme ses personnages dans une ville sens dessus dessous à cause de tout ce qui se passe, et nous montre que tout n’a pas été rose pour tout le monde durant ces jeux. Surtout pour Blandine, le personnage principal, qui va de déception en déception, des mésaventures que je vous laisse découvrir même si la bande-annonce en révèlent plusieurs dont son interrogatoire au commissariat, une scène d’anthologie.
Je me contenterai de dire que cette Blandine est un poème à voir aller. Une pauvre trentenaire qui se fait balloter par la vie avec une attitude carrément désarmante.
Le personnage est d’autant plus crédible que je ne connaissais pas l’actrice qui l’incarne. Elle est Blandine! Qui plus est, la comédienne porte le même prénom dans la vie.
J’ai très hâte de revoir Blandine Madec dans un autre rôle pour voir jusqu’où elle n’est pas cette fille un peu pataude venue de Normandie pour voir son idole triompher, nulle autre que la très résiliente nageuse Béryl Gastaldello qui joue son propre rôle dans le film.
India Hair (quel nom pour une artiste née à Saumur en Maine-et-Loire)) joue la demi-sœur de Blandine. Une autre belle découverte. Une Anne Dorval blonde avec des fossettes.
Tout ce beau monde joue avec un réalisme criant qui m’a rappelé cette manière qu’avait Eric Rohmer de faire évoluer et parler ses personnages à l’écran
Pour moi, c’est un gros plus!
J’ai rarement remarqué autant de noms de femmes au générique. En plus de la réalisatrice Valentine Cadic et de sa co-scénariste Mariete Désert, on retrouve Naomi Amarger à la direction photo, Lisa Raymond au montage, Sarah Jane Morelli aux décors, Lucille Betrancourt aux costumes, Amélie Baboulenne à la coiffure et au maquillage, Margaux Chabert et Justine Andrieux à la machinerie, Laure Cochener et Beatriz Courteau à la direction du casting et Agathe Chevrier à la régie.
C’est sûr que ça teinte ce film qui laisse des traces quand on sort de la projection.
On n’arrête pas de penser à tous les détails qu’il compte et qui en fait finalement un divertissement beaucoup plus consistant que le laissait prévoir la bande-annonce