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Véronique Sanson raconte sa drôle de vie au cinéma
06-11-2025

Coup de foudre pour le film Véronique vu au festival de films francophones Cinémania! Coup de foudre aussi grand que celui que j’ai eu  pour Véronique Sanson lors de la sortie de son disque Amoureuse en 1973.

Véronique, c’est un documentaire de Tom Volf (il a déjà fait Callas par Maria en 2017) dans lequel la chanteuse française raconte sa propre histoire.

Pas de voix hors champ, juste des extraits d’entrevues accordées au fil des ans, enrichis d’une longue entrevue avec le réalisateur qui comble ce qu’elle n’aurait pas déjà dit en entrevue.

En écho à ses propos il y a des extraits, plein de longs extraits de ses chansons (on les connaît toutes par cœur) qu’on soupçonnait être autobiographiques, mais jamais tant que ça.

Véronique Sanson a 76 ans aujourd’hui et chante toujours.
Dans ce film, on refait son parcours.

L’enfance heureuse. Sa rencontre avec le piano grâce à son père qui lui a appris à en jouer sans connaître lui-même la musique.

L’arrivée du trémolo dans sa vie de chanteuse.

L’histoire d’amour avec Michel Berger, l’homme à l’origine de sa carrière, qu’elle a pourtant laissé sans prévenir. Elle le dit elle-même: ‘’Je suis partie acheter des cigarettes, et je ne suis jamais revenue’’.

Pourtant Sanson-Berger, c’est deux faces d’un même record.


Dans son film, le réalisateur illustre d’ailleurs comment, même séparés, ils ont continué à se parler par chansons interposées tout au long de leurs carrières respectives. (Pour me comprendre, Seras-tu là, Toute une vie sans se voir, Si tu t’en vas, Attends moi, Où es-tu).

On voit ensuite la jeune française à la peau lisse et au brushing impeccable devenir une rockeuse aux côtés de Stephen Stills de Crosby, Stills & Nash. Il faut la voir jouer de la guit’ avec lui pour se convaincre du changement drastique qui s’opère chez elle.

Le conte de fée ne dure pas cependant.
Le jour de ses noces, elle veut déjà se séparer de cet Américain.


La relation avec Stephen Stills, un partenaire qui lui a inspiré les chansons les plus sombres de son répertoire, est toxique. Celle qui avait écrit Besoin de personne nous raconte sa solitude, sa vie de femme expatriée et battue craignant la violence de son conjoint, et qui endure pour ne pas perdre la garde de son enfant.


Quand elle raconte le mal qu’il lui a fait, la chanson Le Maudit, notamment, prend tout son sens.

Ce film brille par son contenu totalement maîtrisé, et par ses archives visuelles et sonores époustouflantes.

Tom Volf dit avoir fait son film pour le cinéma.

Gage de qualité, le documentaire est produit par l'Institut national de l'audiovisuel (INA).

Les images et le son sont d’une netteté remarquables.

Quelques documents sont québécois. Notamment la première séquence, nous a dit le réalisateur Tom Volf présent à la première nord-américaine de son film au Cineplex Quartier latin.
Le film s’ouvre sur des images tournées à Longueuil au début de la carrière de Véronique Sanson!

On a droit aussi à un moment extrêmement émouvant capté au Spectrum lors d’un spectacle donné dans le cadre du Festival de jazz à la fin des années 1980.

Autre moment qui nous cloue sur notre siège, sa rencontre avec l’Orchestre symphonique de Prague alors que se déroule la Révolution de velours en Tchécoslovaquie.

Le film se termine grosso modo avec la mort de Michel Berger, en 1992.
Pourquoi?
Le réalisateur nous a dit que la disparition de Berger a eu pour effet de boucler une boucle dans la carrière de Véronique Sanson.

Il y aura une deuxième projection de Véronique dans le cadre de Cinémania le 7 novembre à 18:00 à la Cinémathèque québécoise.

À voir, c’est tout un moment de cinéma.

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