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ALEX COLVILLE À OTTAWA

14-06-15

J'ai découvert Alex Colville en 1980 lors de la parution du roman Double Suspect de Madeleine Monette. Son tableau Vers l'île-du-Prince-Edward

illustrait avec tellement d'à-propos la jaquette de ce roman empreint de mystère et d'angoisse, gagnant du premier prix Robert-Cliche. 

 

35 ans plus tard, quelle joie de voir autant de toiles de ce monument de la peinture canadienne réunies au Musée des beaux-arts du Canada.

 

Cette exposition rétrospective nous arrive deux ans après sa mort et fait la somme d'une carrière prolifique.

 

Il y a  les premières oeuvres inspirées des champs de bataille de la 2e guerre mondiale où il s'est rendu comme peintre officiel des armées.

 

Stigmatisé par la guerre, Colville fera par la suite beaucoup de tableaux équivoques, c'est-à-dire où les situations qu'il crée peuvent conduire au désastre même si en apparence il s'en dégage une certaine harmonie. 

 

Je ne cherche pas à être inquiétant, mais je vois la vie essentiellement comme dangereuse. Nous ne savons jamais ce que demain nous réserve,

 

Alex Colville

 

Dans un parcours qui n'a rien de chronologique, l'exposition rappelle comment l'art de Colville d'opposer tranquillité et tension a influencé nombre de cinéastes notamment Stanley Kubrick dans The Shining ou No Country for Old Men des frères Coen.

 

Dans un autre registre, il y a une multitude de toiles qui magnifient sa relation avec sa femme Rhoda. Toute sa vie, elle a été son modèle. Dans les tableaux, il nous la montre en tant qu'épouse, sportive, mère....jeune et vieillissante. Toujours avec un regard amoureux et bienveillant.

 

Alex Colville a aussi consacré beaucoup de son temps à peindre les animaux qui partageaient sa vie.

 

Ce qui est fabuleux de cette exposition c'est qu'elle est à échelle humaine. Au-delà de la qualité picturale, de la cohérence de l'oeuvre ou du discours qu'on peut lui prêter, ce rendez-vous avec Colville nous met en présence d'un homme qui représente la vie..... juste la vie ordinaire. Et on ne peut faire autrement que de se sentir interpeler comme être humain.

 

 

 

 

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